Mourinho, The Special Lose


On aurait pu parler des progrès du Real, des intentions plus offensives de ce même Real, preuve d'une plus grande maîtrise de son jeu, d'une plus grande confiance, d'une peur maîtrisée de l'adversaire. On aurait également pu s'attarder sur la qualité extraordinaire de ce match, chose rare à ce moment de la saison, de ce sommet qui ne lasse pas, de ces deux clubs qui dominent le foot mondial, laissant juste une place de 3e larron à Man Utd. On aurait enfin pu évoquer longuement ce Barça, à chaque fois surprenant. Les 3 buts fantastiques, récitation d'un football parfait. De Messi, absolument et décidemment, sur une autre planète, du retour heureux de Fabregas chez lui et aussi pourquoi pas d'un Abidal, assurément différent quand il porte ce maillot Blaugrana.

Pourtant c'est la fin du match qui, ce matin, retient mon attention. Symbole de la frustration, de la déception, le tacle de Marcelo est un résumé d'un tas de sentiments négatifs. Une sorte de cri : « Mais merde, on a fait un super match pourtant ! » Le geste est stupide, mais presque malheureusement compréhensible, un « pétage » de plomb absurde. Quand le cerveau n'est plus là… C'est comme le chien méchant qui mord, le coupable, c'est le maître ! Le problème, c'est que le maître chien s'est lui aussi illustré. Un comportement de minable, d'une bassesse sans nom. Xavi a parlé d'un « Mourinho pathétique », c'est cela et plus encore !

En avril, Vincente Del Bosque évoquait devant mon confrère Hermel et moi son inquiétude devant le spectacle désolant qu'avaient offert les « Clasico » du printemps. Un homme est en train de flinguer ma sélection déclarait-il en substance. Le sélectionneur espagnol a constaté hier soir que son inquiétude était légitime.

Je disais récemment ici que Mourinho allait jouer gros cette saison et que de star incontestée des années 2000, il pourrait bien vite accéder au rang de has been. Dans l'ordre, Mourinho se fait d'abord fesser par le Barça. Le club catalan gagne à chaque fois en popularité, montrant en plus à chaque fois la qualité incroyable de son jeu. Ensuite, il passe pour le coach qui ne trouve pas la solution, à la baston ou par le jeu, ça ne passe pas. Et comme il n'a aucune humilité, il n'admet pas la supériorité et incarne de ce fait la défaite. Enfin, il donne une mauvaise image de lui, du club et de ses joueurs. Passer pour un club de voyous quand on perd, c'est terrible. Voyou et vainqueur, ça peut devenir légendaire, façon Leeds des Seventies. Reste que ce concept de club voyou, je ne suis pas sûr que ça plaise beaucoup au président Perez. Historiquement, le Real c'est tout le contraire et la façon dont Mourinho est devenu le boss du club, s'appropriant également l'image de la maison, j'ai l'intime conviction que ça va vite fatiguer le président. L'auto déclaré « Special One » a intérêt à gagner cette Ligue des Champions, car tout autre résultat pourrait bien être retenu comme négatif. En cas d'échec, le Mou devra alors se ranger et revoir son avenir foot avec moins d'éclat.

C'est curieux finalement comme deux images peuvent suffire à résumer tout cela. La dégaine de Mourinho, relâché, plus du tout élégant, allure de chauffeur de taxi qui s'en va s'embrouiller avec un automobiliste nerveux. Et ce maillot blanc, beau, mais surmonté de ce filet or finalement vulgaire, bling bling, parvenu, nouveau riche. Ça lui plaît vraiment tout ça à Florentino Perez ? .Daniel Rolo

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